Les vendanges de la télé. (1/2)


C'est la cérémonie du moment, les vendanges. Certains ont fini, d'autres commencent. Un cérémonie multi-millénaire racontée, peinte, chantée et, depuis quelques dizaines d'années, filmée par la télévision française.
Retour donc sur une soixantaine d'années de cueillette (mises en cave par l'INA) avec d'abord un petit tour en Gironde, dans l'Entre-Deux-Mers, à Branne où l'on constate que l'américanisation du vignoble bordelais (sur les traces de Jefferson) a commencé très tôt, bien avant Robert Parker puisque nous sommes là en septembre 1952…


Comment ne pas régaler, en 1957, devant ce charmant publi-reportage pour le vin, singulièrement celui d'Arbois et de la maison Henri Maire dont le nom a souvent été synonyme de l'appellation jurassienne? Je n'ose imaginer la réaction des ligues de fonctionnaires prohibitionno-moralistes d'aujourd'hui devant pareille émission!


De l'atypique, ensuite, à Paris ou presque. Et ce ne sont pas les folkloriques vendanges de Montmartre qui viennent de se dérouler. Nous sommes à Suresnes, en novembre 1968, dans la ferme de madame et monsieur Joyeux, paysan-vigneron de cette ville dont les vignes grimpaient jusqu'au Mont-Valérien. Certains d'entre vous ont sûrement déjà remarqué certaines plaques de rues mises en exergue ici et dont certaines existent encore comme la rue des Bons-Raisins ou l'impasse des Vignerons; j'y ai le souvenir d'une maison sublime tutoyant la Tour Eiffel.


La même année, plus connue pour la politique que le vin, on apprend justement que l'année est calamiteuse à Saint-Émilion (qui ne s'écrit pas encore Saint-&-Millions) qui en ce millésime rime avec champignons. On notera au passage que la plupart des vignerons du coin avaient encore à cette époque l'accent du terroir.


En janvier 1970, nous partons non pas en Beaujolais comme le dit le journaliste dans son commentaire, mais dans le Sancerrois, à Suzy-en-Vaux où, au milieu de jeunes Français vendangent des étudiants russes de Leningrad. Au passage, alors que l'on apprend que les meilleurs vins partent à l'export, le propriétaire du Domaine Bizet définit déjà  le vigneron comme un "créateur".


Comment trouver de la main d'œuvre pour les vendanges? À l'époque, en 1973, on se tourne vers les étudiants, car les Espagnols ne viennent plus aussi nombreux. L'ANPE se met sur le coup…


En octobre 1981, pour saluer la victoire du "changer la vie" mitterrandien, Gérard Holtz est allé se perdre dans les Corbières rouges où déjà des propriétaires se plaignent du p)u d'empressement des chômeurs français de venir vendanger. Et où les Espagnols sont revenus et ont supplanté les étudiants français.



(la suite au bout de ce lien)

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