Le Monde à l'envers.


Il y a comme ça des phrases que l'on relit plusieurs fois afin de se persuader qu'on ne rêve pas, ou, plus exactement, qu'on ne cauchemarde pas. La dernière de ce genre, c'était dans Libération, un peu par hasard alors que je prenais des nouvelles du massacre commis par les nazislamistes à Tunis. C'est le Ministre de l'Éducation de la République Française qui s'exprime en marge d’une réunion de ministres européens à Paris. Najat Vallaud-Belkacem s'insurge contre la décision de Gilles Platret, le maire UMP de Chalon-sur-Saône qui décidé de mettre fin, dès la rentrée prochaine, au menu sans porc proposé dans les cantines des écoles de sa commune. Voici mot pour mot les propos de Najat Vallaud-Belkacem: "supprimer la possibilité d’avoir un menu non confessionnel, je trouve que c’est une façon, en réalité, d’interdire l’accès de la cantine à certains enfants".
Apparemment, cette phrase n'étonne personne. Remarquez, en France, il y a des sujets sur lesquels on évite maintenant de s'étonner, parce qu'immédiatement, les "amalgames", la "stigmatisation", etc… Mais quand même! Le Ministre de l'Éducation de la République Française (pas celui d'Arabie Saoudite, hein?) considère qu'un menu contenant du porc est un "menu confessionnel". Et donc que le cochon est devenu un signe d'appartenance religieuse. Signe, si l'on pousse le raisonnement jusqu'à l'absurde (mais nous sommes dans l'absurde), qu'il s'agirait de gommer au nom de la laïcité.


Je ne veux pas débattre ici des motivations politiciennes du maire de Chalon-sur-Saône, et de l'opportunité de cette annonce, que chacun est en droit de contester. Mais rappeler quelques faits à Madame le Ministre, quelques faits objectifs concernant la "bête singulière", faits que j'avais déjà consignés dans cette chronique.
Le porc n'a rien d'un "signe d'appartenance religieuse". Tout le monde en consomme sur Terre, à part les plus zélés pratiquants de deux religions, l'Islam et le Judaïsme. À ce titre, de Pékin à Paris, de Melbourne à Libreville, de Buenos Aires à New-York, il s'agit de la viande la plus consommée au Monde (source FAO) et en France. Le cochon demeure, outre d'un des piliers du patrimoine gastronomique de nombreux peuples (élevez le regard, regardez l'Asie!), un aliment d'un bon rendement écologique, meilleur par exemple que le bœuf, et intéressant économiquement parlant.
En d'autres termes, l'anormalité, au sens statistique, c'est de ne pas manger de porc. Et ça n'a strictement rien à voir avec la religion. Prétendre le contraire est faux, archi-faux.



Madame le Ministre, je ne sais pas ce qui vous a pris de sortir pareille ânerie, ce que vous racontez, c'est le monde à l'envers! Je ne veux pas croire qu'il s'agisse d'un médiocre, d'un vicieux calcul politique, d'un vilain "coup de billard à deux bandes"; il m'est plus confortable de penser que l'ethnocentrisme a paralysé votre raisonnement. Ou que cela est du à ce léger manque de culture auquel les politiciens contemporains de tous bords nous ont habitué.
Par parenthèse, vous feriez mieux de vous rapprocher de votre collègue de l'Agriculture et vous inquiéter de la qualité de ce que l'on sert dans les cantines rattachées aux établissements scolaires, qu'il s'agisse de cochon ou de tout autre produit*.
Toujours est-il qu'à l'approche d'élections (inutiles certes), les extrémistes vous remercient pour tout le bien que vous leur faites avec cette affirmation crétine.



* Cette histoire des cantines revient régulièrement sur le tapis et certains en font leur miel: simplifions! Comme à la maison, il est normal qu'on serve du cochon une ou deux fois par semaine dans les cantines, les mess, les restaurants d'administration ou d'entreprises publiques. On n'oblige personne, mais ça n'a pas à être négociable, et je vois mal pourquoi ce genre de lieux seraient dans l'obligation de proposer un plat de substitution au porc et d'en supporter le surcoût (il s'agit de services publics facultatifs, d'un service rendu aux familles). Après, si pour un commensal le fait de ne pas manger de saucisson, de filet mignon ou de jambon est fondamental, rien de dramatique, il se rattrape sur l'entrée, il mange du pain ou un bout de fromage en plus. Où il déjeune ailleurs. Dans la vie, c'est plus souvent au menu qu'à la carte.
** Lisez à ce sujet ce qu'écrit mon camarade Xavier Denamur qui s'est lancé dans une croisade pour que l'on améliore la qualité de ce qui est servi dans les cantines scolaires, laquelle est souvent détestable. Ça, c'est un vrai problème d'aujourd'hui.



Commentaires

  1. C'est catastrophique. On est en plein dans la manipulation mentale et, comme on n'a plus de presse libre mais des faire-valoir du (des) pouvoir(s), tout le monde s'en fout.
    Le FN monte, malheureusement et dangereusement, mais faut être vraiment limité mentalement pour ne pas comprendre pourquoi... D'ailleurs je pense que c'est une volonté de Valls et ses potes qui sont pervers et dangereux .

    Tom B.

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  2. Sinon, à Gaillac, à part Plageoles, tu recommandes quel(s) domaine(s) ?
    Tom B.

    b16simon@gmail.com

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